Les fonctions principales du notaire dans le cadre d’une succession
Qu’est-ce qu’une succession ?
La succession c’est la transmission des biens d’une personne après son décès. Attention à ne pas la confondre avec l’héritage qui lui représente le patrimoine transmis par la personne décédée (biens immobiliers, assurance vie, comptes bancaires, etc.)
En principe, la déclaration de succession est souscrite par les héritiers ou le notaire, qui n’ont que 6 mois à partir du décès pour l’établir et la déposer à la recette des impôts du domicile du défunt, accompagnée du règlement des droits de succession correspondants.
Pour le règlement d’une succession, l’intervention d’un notaire n’est en principe obligatoire que :
- Lorsque la succession comprend un bien immobilier.
- Lorsque le montant de la succession est égal ou supérieur à 5 000 €.
- Lorsqu’il existe un testament ou une donation entre époux.
Quels sont les différents types de successions ?
Le défunt peut avoir de son vivant préparé sa succession avec la rédaction d’un testament ou une donation. Cependant, si celui-ci ne l’a pas fait, on parle de succession légale.
Lorsqu’il n’y a ni testament ni donation, la loi désigne les héritiers dans un ordre établi par les articles 734 à 740 du Code civil :
- Les enfants et leurs descendants.
- Les parents, les frères et sœurs et leurs descendants.
- Les ascendants autres que les parents.
- Les collatéraux autres que les frères et sœurs ainsi que leurs descendants.
Néanmoins, l’époux survivant bénéficie de droits particuliers. Ce dernier va en effet hériter, mais cela va dépendre de deux éléments :
- La présence d’un régime matrimonial.
- La présence d’enfants.
Quel est le rôle du notaire et comment se déroule une succession ?
Le notaire en charge de la succession réalise un certain nombre de missions indispensables qui comprend 4 grandes étapes :
L’acte de notoriété
Le notaire donne une liste des héritiers et des droits respectifs. Pour l’établir, il réclame des documents qui doivent lui permettre d’identifier les membres de la famille concernés par la succession (livret de famille, contrat de mariage, jugement de divorce, etc.).
Dans le cas où le défunt a établi un testament, celui-ci doit être remis au notaire pour pouvoir être appliqué.
Le notaire va également interroger le fichier central des dispositions des dernières volontés afin de savoir si des mesures ont été prises par le défunt.
Bilan complet du patrimoine du défunt
En concours avec les héritiers, le notaire est chargé d’établir la liste complète du patrimoine du défunt (comptes bancaires, valeurs mobilières, mobilier, immeubles, etc.) ainsi que les dettes.
C’est généralement la famille qui communique les documents permettant d’évaluer l’actif et le passif de la succession.
Les formalités hypothécaires et fiscales liées au décès
Le notaire doit établir toutes les formalités de publicité foncières et fiscales :
Rédiger la déclaration de succession
Régler les impôts liés à la succession dans les six mois.
Vérifier, rédiger et publier l’attestation immobilière des immeubles au service de publicité foncière.
Le partage des biens
Les héritiers peuvent décider de ne pas partager : ils restent alors en « indivision ». Cela signifie alors que plusieurs personnes sont propriétaires d’un même bien.
Si la gestion de l’indivision est trop compliquée pour les héritiers, ils peuvent demander le partage ou en cas de désaccord grave, il faudra s’adresser au juge, ce qui entraînera des délais et des coûts supplémentaires.
Les formalités particulières
À cette étape commune à toutes les successions, différentes situations peuvent se présenter :
- la présence d’un enfant mineur ou d’un majeur sous tutelle ou curatelle
- certains biens réclament des démarches spéciales
- la désignation d’un expert ou d’un administrateur judiciaire
- la recherche d’un héritier ou d’un légataire inconnu impose par ailleurs le recours à un généalogiste.
Votre office notarial Monassier Arras peut donc vous accompagner dans l’ensemble de ces formalités, que vous soyez basé près d’Arras, dans le département du Pas-de-Calais, les Hauts-de-France ou même Paris.
Les droits de succession
Le montant des droits de succession se fait en plusieurs étapes. Une fois l’inventaire des biens du défunt et la déduction des dettes effectués, il faut définir la part de succession qui revient à chacun.
À noter : il faudra payer un impôt sur cette succession.
Estimer la valeur des biens
Cas général
Les biens sont estimés à leur valeur vénale au jour du décès. Certains biens sont évalués différemment (objets d’art, valeurs mobilières ou créances par exemple).
Logement du défunt
La résidence principale du défunt au jour du décès, maison ou appartement, bénéficie d’un abattement de 20 % de sa valeur.
Le logement doit aussi être la résidence principale, au jour du décès, de l’une des personnes suivantes :
- Épouse ou époux du défunt
- Partenaire de Pacs
- Enfant (mineur ou majeur protégé) du défunt, de son époux(se) ou partenaire de Pacs
- Enfant majeur du défunt, de son époux(se) ou partenaire de Pacs dont l’infirmité physique ou mentale ne lui permet pas d’avoir un revenu suffisant
Bien détenu en usufruit et nue-propriété
En cas de démembrement du droit de propriété, la valeur imposable de l’usufruit et de la nue-propriété des biens transmis est évaluée selon un barème.
L’usufruit recueilli dans le cadre d’une succession peut être transformé en rente viagère ou en capital, sous certaines conditions.
La demande de conversion de l’usufruit dans la succession peut être faite jusqu’au partage définitif.
Vous pouvez connaître la répartition entre usufruitier et nu-propriétaire en utilisant un simulateur.
Déduire les dettes
Pour que la dette soit déductible, il faut que les 2 conditions suivantes soient remplies et avoir conservé les justificatifs (facture, contrat, tout écrit).
- La dette existe au jour du décès
- Elle peut être prouvée
Certaines dettes sont déductibles :
- Emprunts (capital et intérêts) non pris en charge par une assurance
- Impôts dus par le défunt au jour du décès
- Frais funéraires dans la limite de 1 500 €
- Loyers à rembourser à l’époux ou au partenaire pacsé survivant pour son droit temporaire au logement
D’autres dettes ne sont pas déductibles :
- Dettes reconnues par testament
- Dettes arrivées à échéance depuis plus de 3 mois avant le décès. Elles sont présumées remboursées, sauf preuve contraire apportée par le créancier.
Les dettes dont vous demandez la déduction doivent être détaillées dans un inventaire à joindre à la déclaration de succession.
Les abattements sur les droits de succession
Vous pouvez bénéficier d’abattements sur votre part d’héritage plus ou moins importants selon votre lien de parenté avec le défunt.
Une fois l’abattement appliqué sur votre part de la succession, les éventuels droits à payer sont calculés selon un barème progressif.
Sauf exception, l’administration fiscale tient compte des donations que le défunt vous avait accordées de son vivant. Elles sont ajoutées à votre part de la succession.
À noter : certains abattements ou exonérations sont soumis à des conditions.
Sachez que vous pouvez estimer le montant des droits de succession que vous devez payer en utilisant un simulateur.
Les droits de succession des biens immobiliers
Outre les droits de succession qui taxent l’ensemble des biens du défunt, il faut aussi y ajouter les frais de notaire.
Lorsqu’un bien immobilier est dans la succession, les héritiers devront aussi régler des frais spécifiques.
Le bien en question est en effet soumis à ce titre aux deux actes suivants :
- l’un obligatoire : l’attestation immobilière (encore appelée attestation de propriété) ;
- l’autre éventuel : le partage, si les héritiers décident de sortir de l’indivision les biens recueillis en commun
L’attestation de propriété
Une attestation immobilière doit être établie par le notaire. C’est cet acte authentique qui transfère la propriété du bien aux héritiers. Elle est soumise à un honoraire notarié calculé suivant un barème qui est identique au niveau national.
L’attestation immobilière est aussi soumise à divers frais : état hypothécaire, taxe de publicité foncière fixe de 125 € et la contribution de sécurité immobilière de 0,10 % avec un minimum de 15 € sur la valeur de chaque bien immobilier.
Le partage
Si un bien immobilier est dans un héritage et qu’il y a plusieurs héritiers, ce bien est soumis au régime de l’indivision.
Cependant, les héritiers peuvent sortir de l’indivision et faire un partage. Le partage est pur et simple quand ils reçoivent chacun une part de biens indivis d’une valeur égale à leurs droits.
Pour ce faire, le notaire établit obligatoirement un acte qui sera alors soumis à des frais de notaire.
Option successorale
Sachez que vous avez le droit d’accepter ou non la succession, vous exercez alors votre option successorale. Lors d’une succession, trois choix s’offrent à vous :
- l’acceptation pure et simple
- l’acceptation à concurrence de l’actif net
- la renonciation à la succession
Un notaire peut-il garder l’argent d’une succession ?
Un notaire ne garde pas l’argent d’une succession, à proprement parler. Il le place sur un compte le temps de régler définitivement la succession, ce montant lui permettant de régler les dettes du défunt et vérifier la part de chacun des héritiers avant de distribuer l’argent
À aucun moment le notaire ne garde l’argent sur un compte professionnel ou personnel. Juridiquement, on dit que le notaire prélève sur l’actif les sommes qu’il estime nécessaire pour régler le passif du défunt.
Combien de temps le notaire peut-il garder l’argent d’une succession ?
En général, le notaire dispose de 6 mois pour déclarer la succession. Ce qui veut dire qu’il doit déclarer aux autorités les héritiers et spécifier le lien de parenté de chacun d’eux par rapport au défunt.
Lorsqu’un héritier la refuse, il est dispensé de faire l’objet d’une déclaration de succession.
Que faire dans le cas où le notaire garde indisponible l’argent de la succession trop longtemps ?
Si jamais le notaire garde l’argent trop longtemps, n’hésitez pas à contacter un spécialiste qui pourra répondre à vos questions et anticiper des démarches potentielles dans le cas ou le délai est dépassé.
Qui paie les frais de notaire lors d’une succession ?
Les frais de notaire sont réglés par chacun des héritiers à hauteur de leur part dans la succession. À l’ouverture de la succession, il est demandé aux héritiers une provision pour frais.
Quels sont les recours en cas de litige ?
Il existe plusieurs situations qui peuvent provoquer des conflits entre les héritiers.
Dans tous les cas, face à la complexité de certaines successions, l’héritier peut se faire assister : on peut privilégier dans un premier temps le recours à un médiateur, puis éventuellement d’un avocat spécialisé en droit des successions.
Que vous soyez basé à Arras, dans le Pas-de-Calais, le Nord, les Hauts-de-France, Lille, Arras ou même Paris, n’hésitez pas à vous rapprocher de nos notaires pour vous conseiller sur les démarches de succession précises à effectuer ! Les notaires de notre étude ont en effet une compétence nationale et peuvent agir sur l’ensemble du territoire français.
Retrouvez nos autres articles dans notre blog, notamment le rôle du notaire en cas de divorce ici.